Titre : |
Pierre Harmel |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Vincent Dujardin, Auteur |
Editeur : |
Bruxelles : Le cri |
Année de publication : |
2004 |
Importance : |
822 p. |
Format : |
25 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-87106-350-6 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Belgique -- Histoire -- 20ème siècle Belgique -- Politique -- 20ème siècle Harmel, Pierre (1911-2009)
|
Index. décimale : |
929 |
Résumé : |
Pierre Harmel est décédé, dimanche, à 98 ans, le jour de la fête du Roi et alors quon célèbre le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Destin
Destin exceptionnel : le ministre dEtat a « rayonné », en Belgique et à létranger, bien après son départ de la vie publique, en 1977, par la grande porte du Sénat dont il fut président durant quatre ans.
En Belgique, Pierre Harmel fut le seul homme politique à avoir connu le roi Baudouin, de son accession au Trône, en 1951, à sa mort, en 1993. Il fut son ministre, son conseiller et son ami (le Roi le fera comte). Selon Vincent Dujardin, biographe de Pierre Harmel (1), Baudouin lappelait très régulièrement, lors des crises gouvernementales et pour sentretenir avec lui de la réforme de lEtat. Quitte à ce que ce visiteur lui fasse part de son désaccord. Ce fut notamment le cas dans les années 60 lorsque le Palais a soutenu la sécession katangaise contre le gouvernement et, en 1990, lorsque Baudouin sest mis, quelques heures, en impossibilité de régner pour navoir pas à signer la loi sur la dépénalisation de lIVG.
Sur le plan international, lancien ministre des Affaires étrangères avait déployé dintenses efforts au rapprochement Est-Ouest, consignés dans la « Doctrine Harmel ». Au point que, « dans les années 90, dit Vincent Dujardin, le conseiller de Mikhaïl Gorbatchev lui écrivait encore pour lui demander son avis sur les rapports Est-Ouest, sur lévolution au sein de lAlliance atlantique et le partenariat Otan-Russie
».
Pierre Harmel ne se pensait pas destiné à laction politique, lui préférant la carrière académique. Mais
« La mort de son frère Roger en camp de concentration, reprend Vincent Dujardin, sa propre blessure en exercice mais surtout la destruction de la maison familiale, à Liège, durant la Première Guerre mondiale, lont décidé à sinvestir personnellement dans la reconstruction de la cité. »
Elu député PSC en 1946, Pierre Harmel est ministre de lInstruction publique quatre ans plus tard. Quand la Question royale se pose, il se montre favorable à leffacement de Léopold III. Et le lui fait savoir.
Chercher ce qui rapproche
La « guerre scolaire », à laquelle il semploiera à mettre un terme ne sachèvera quen 1958, avec la signature du Pacte scolaire, organisant la coexistence des écoles publique et libre. « Pierre Harmel a évidemment veillé aux intérêts de lenseignement libre et au maintien du choix du père de famille, dit encore Vincent Dujardin, mais il sest toujours comporté en homme de dialogue. »
La guerre scolaire éteinte, se rouvre le chantier communautaire, au début des années 60. Le « Centre Harmel », de réflexion, inspirera la législation linguistique de 1962-1963. Pierre Harmel votera toutefois contre le projet de loi figeant la frontière linguistique. Lélu de Liège ne pouvait tolérer le rattachement des Fourons au Limbourg.
Toujours fidèle à sa méthode (chercher ce qui rapproche plutôt que ce qui divise), lhomme politique social-chrétien voit le pays évoluer vers une autonomie, un fédéralisme culturel plutôt quéconomique. « Pour lui, précise Dujardin, un fédéralisme à deux était dangereux. Dans les années 90, toutefois, il se montrait plus optimiste : le système belge lui paraissait tellement imbriqué, compliqué, quil lui semblait difficilement destructible
»
Atlantiste et partisan de lintégration européenne, Pierre Harmel succède à Paul-Henri Spaak aux Affaires étrangères en 1966, lannée où la France quitte le commandement intégré de lOtan et peut-être, redoute notre ministre, lOtan lui-même. Se développe alors l« Exercice Harmel » devenu la « Doctrine Harmel » sur le rôle futur de lAlliance atlantique. Pour Pierre Harmel, défense et détente ne sont pas incompatibles mais complémentaires. LOtan doit parvenir à un ordre « pacifique, juste et durable » en Europe, accompagné des garanties de sécurité « appropriées ».
Un Occident fort doit dialoguer avec lEst. Notre ministre voyage beaucoup à lEst, en Pologne notamment. Il sera le premier ministre des Affaires étrangères dun pays occidental à se rendre à Moscou, en 1969, après linvasion de la Tchécoslovaquie.
La « Doctrine Harmel » fera autorité au sein de lAlliance
jusquà la chute du Mur de Berlin.
« En avril 1990, souligne Vincent Dujardin, Pierre Harmel est linvité dhonneur, à Berlin, dun congrès international destiné à réfléchir à lavenir de lAllemagne. Après sêtre concerté avec Helmut Kohl, il y évoque la possibilité que les deux Allemagne se réunifient pour lan 2000. Et, le lendemain, Mikhaïl Gorbatchev, fait savoir quà ses yeux une telle réunification est envisageable. Le processus sest alors emballé
»
La « Méthode Harmel » a fait ses preuves. Repérer ce qui rapproche avant ce qui divise
Pacification royale, scolaire, communautaire
comme Est-Ouest. |
Permalink : |
https://biblios-beloeil-catalogue.net/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=1 |
Pierre Harmel [texte imprimé] / Vincent Dujardin, Auteur . - Bruxelles (Rue Veydt,32 bte 6) : Le cri, 2004 . - 822 p. ; 25 cm. ISBN : 978-2-87106-350-6 Langues : Français ( fre)
Catégories : |
Belgique -- Histoire -- 20ème siècle Belgique -- Politique -- 20ème siècle Harmel, Pierre (1911-2009)
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Index. décimale : |
929 |
Résumé : |
Pierre Harmel est décédé, dimanche, à 98 ans, le jour de la fête du Roi et alors quon célèbre le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Destin
Destin exceptionnel : le ministre dEtat a « rayonné », en Belgique et à létranger, bien après son départ de la vie publique, en 1977, par la grande porte du Sénat dont il fut président durant quatre ans.
En Belgique, Pierre Harmel fut le seul homme politique à avoir connu le roi Baudouin, de son accession au Trône, en 1951, à sa mort, en 1993. Il fut son ministre, son conseiller et son ami (le Roi le fera comte). Selon Vincent Dujardin, biographe de Pierre Harmel (1), Baudouin lappelait très régulièrement, lors des crises gouvernementales et pour sentretenir avec lui de la réforme de lEtat. Quitte à ce que ce visiteur lui fasse part de son désaccord. Ce fut notamment le cas dans les années 60 lorsque le Palais a soutenu la sécession katangaise contre le gouvernement et, en 1990, lorsque Baudouin sest mis, quelques heures, en impossibilité de régner pour navoir pas à signer la loi sur la dépénalisation de lIVG.
Sur le plan international, lancien ministre des Affaires étrangères avait déployé dintenses efforts au rapprochement Est-Ouest, consignés dans la « Doctrine Harmel ». Au point que, « dans les années 90, dit Vincent Dujardin, le conseiller de Mikhaïl Gorbatchev lui écrivait encore pour lui demander son avis sur les rapports Est-Ouest, sur lévolution au sein de lAlliance atlantique et le partenariat Otan-Russie
».
Pierre Harmel ne se pensait pas destiné à laction politique, lui préférant la carrière académique. Mais
« La mort de son frère Roger en camp de concentration, reprend Vincent Dujardin, sa propre blessure en exercice mais surtout la destruction de la maison familiale, à Liège, durant la Première Guerre mondiale, lont décidé à sinvestir personnellement dans la reconstruction de la cité. »
Elu député PSC en 1946, Pierre Harmel est ministre de lInstruction publique quatre ans plus tard. Quand la Question royale se pose, il se montre favorable à leffacement de Léopold III. Et le lui fait savoir.
Chercher ce qui rapproche
La « guerre scolaire », à laquelle il semploiera à mettre un terme ne sachèvera quen 1958, avec la signature du Pacte scolaire, organisant la coexistence des écoles publique et libre. « Pierre Harmel a évidemment veillé aux intérêts de lenseignement libre et au maintien du choix du père de famille, dit encore Vincent Dujardin, mais il sest toujours comporté en homme de dialogue. »
La guerre scolaire éteinte, se rouvre le chantier communautaire, au début des années 60. Le « Centre Harmel », de réflexion, inspirera la législation linguistique de 1962-1963. Pierre Harmel votera toutefois contre le projet de loi figeant la frontière linguistique. Lélu de Liège ne pouvait tolérer le rattachement des Fourons au Limbourg.
Toujours fidèle à sa méthode (chercher ce qui rapproche plutôt que ce qui divise), lhomme politique social-chrétien voit le pays évoluer vers une autonomie, un fédéralisme culturel plutôt quéconomique. « Pour lui, précise Dujardin, un fédéralisme à deux était dangereux. Dans les années 90, toutefois, il se montrait plus optimiste : le système belge lui paraissait tellement imbriqué, compliqué, quil lui semblait difficilement destructible
»
Atlantiste et partisan de lintégration européenne, Pierre Harmel succède à Paul-Henri Spaak aux Affaires étrangères en 1966, lannée où la France quitte le commandement intégré de lOtan et peut-être, redoute notre ministre, lOtan lui-même. Se développe alors l« Exercice Harmel » devenu la « Doctrine Harmel » sur le rôle futur de lAlliance atlantique. Pour Pierre Harmel, défense et détente ne sont pas incompatibles mais complémentaires. LOtan doit parvenir à un ordre « pacifique, juste et durable » en Europe, accompagné des garanties de sécurité « appropriées ».
Un Occident fort doit dialoguer avec lEst. Notre ministre voyage beaucoup à lEst, en Pologne notamment. Il sera le premier ministre des Affaires étrangères dun pays occidental à se rendre à Moscou, en 1969, après linvasion de la Tchécoslovaquie.
La « Doctrine Harmel » fera autorité au sein de lAlliance
jusquà la chute du Mur de Berlin.
« En avril 1990, souligne Vincent Dujardin, Pierre Harmel est linvité dhonneur, à Berlin, dun congrès international destiné à réfléchir à lavenir de lAllemagne. Après sêtre concerté avec Helmut Kohl, il y évoque la possibilité que les deux Allemagne se réunifient pour lan 2000. Et, le lendemain, Mikhaïl Gorbatchev, fait savoir quà ses yeux une telle réunification est envisageable. Le processus sest alors emballé
»
La « Méthode Harmel » a fait ses preuves. Repérer ce qui rapproche avant ce qui divise
Pacification royale, scolaire, communautaire
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