Titre : |
I comme Iran |
Type de document : |
document projeté ou vidéo |
Auteurs : |
Sanaz Azari, Auteur |
Editeur : |
Centre du cinéma et de l'audiovisuel Wallonie Bruxelles Images |
Année de publication : |
2015 |
Importance : |
1 DVD |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Arabe (langue) Iran Islam Persan(langue)
|
Index. décimale : |
791 |
Résumé : |
Je ne saurais mieux définir les qualités de ce second film de la cinéaste iranienne vivant en Belgique. Il nous donne à découvrir, par le biais de la langue persane, ce pays qui nous fascine, mais nous demeure
image du film I comme Iran
une énigme. (1)
« Je ne sais pas écrire ma langue maternelle. Je ne sais pas lire ma langue maternelle. Je suis comme une maison sans toit. » Cest par ces paroles que pourrait débuter la leçon de persan mise en scène par la cinéaste Sanaz Azari avec la complicité de Berouz Majidi.
Le dispositif cinématographie est simple. Un tableau noir, un manuel scolaire, un cahier, la calligraphie des mots, choisis à partir des images du livre, pour leurs résonances et leurs liens au quotidien, à la réalité du pays et de son histoire. Son mouvement est celui de la main qui écrit, de la voix qui épelle les mots, raconte ou chante. Lélève est une jeune femme dont on ne voit, le plus souvent, que la main traçant maladroitement les lettres dans le cahier. On ne sait que peu de choses delle. Ses parents ont émigré en Belgique. Son frère y est né.
Le professeur, la cinquantaine, est sans doute un exilé politique, un intellectuel qui connut le régime du Shah. Il possède un remarquable don de pédagogue.
Son visage, sous une chevelure abondante et grise, est expressif, sa voix est forte et musicale.
La leçon a lieu quelques jours après les dernières élections qui ont vu la victoire de Rohani. Un nouvel espoir est-il permis, trente-quatre ans après létablissement du régime islamiste ?
La langue persane est comme une source qui jaillit. Les poèmes de Hafez et de Saadi sont récités en Iran en toutes circonstances. Dans son livre « le Diwan », Hafez évoque sans cesse le vin de Shiraz, sa ville natale au sud du pays. Après la révolution islamiste, les exégètes du régime ont travesti le sens des images du poète qui célèbrent le vin et lextase, faute de pouvoir détruire ses uvres.
Le manuel utilisé dans le film est celui actuellement en usage dans les écoles. Les représentations de Khomeiny illustrent plusieurs pages. Le professeur propose à son élève de les coller. Mieux vaut sabstenir de les commenter.
image du film I comme IranCommence un jeu qui, subtilement, associe la calligraphie, la matière sonore des mots et leur signification dans le contexte politique et social iranien.
Limage du pain évoque la misère économique de lIran, les millions de jeunes chômeurs qui réclament du pain.
Larbre évoque la potence des exécutions capitales. « Quand on plantait un arbre en Iran, dit le professeur, on disait que le lendemain, on allait exécuter quelquun par pendaison. »Se trouvent confrontés, dans la lecture de cet abécédaire, les portraits de deux régimes antagonistes. À lépoque du Shah, les parents étaient représentés dans les manuels avec des vêtements de ville, la mère ne portait pas de foulard
La main du professeur fut abîmée par la torture. Il a rêvé dun homme qui se cache dans la montagne pour lancer un cri de désespoir. Un chur le rejoint et crie avec lui.
Se succèdent les souvenirs heureux des premières heures de la révolution après la chute du shah et avant la désillusion qui les suivit. La « maison de lespoir » est le titre dune chanson que lon chantait à cette époque partout en Iran. Cette maison denfance fut détruite.
Le professeur se met à chanter lancien hymne national qui lui paraissait si beau. Il a perdu, répète-t-il, le goût de la révolution. Seule demeure la langue qui le console de lexil. Comme celle de son élève, sa maison est aujourdhui sans toit. |
Permalink : |
https://biblios-beloeil-catalogue.net/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=9 |
I comme Iran [document projeté ou vidéo] / Sanaz Azari, Auteur . - [S.l.] : Centre du cinéma et de l'audiovisuel Wallonie Bruxelles Images, 2015 . - 1 DVD. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
Arabe (langue) Iran Islam Persan(langue)
|
Index. décimale : |
791 |
Résumé : |
Je ne saurais mieux définir les qualités de ce second film de la cinéaste iranienne vivant en Belgique. Il nous donne à découvrir, par le biais de la langue persane, ce pays qui nous fascine, mais nous demeure
image du film I comme Iran
une énigme. (1)
« Je ne sais pas écrire ma langue maternelle. Je ne sais pas lire ma langue maternelle. Je suis comme une maison sans toit. » Cest par ces paroles que pourrait débuter la leçon de persan mise en scène par la cinéaste Sanaz Azari avec la complicité de Berouz Majidi.
Le dispositif cinématographie est simple. Un tableau noir, un manuel scolaire, un cahier, la calligraphie des mots, choisis à partir des images du livre, pour leurs résonances et leurs liens au quotidien, à la réalité du pays et de son histoire. Son mouvement est celui de la main qui écrit, de la voix qui épelle les mots, raconte ou chante. Lélève est une jeune femme dont on ne voit, le plus souvent, que la main traçant maladroitement les lettres dans le cahier. On ne sait que peu de choses delle. Ses parents ont émigré en Belgique. Son frère y est né.
Le professeur, la cinquantaine, est sans doute un exilé politique, un intellectuel qui connut le régime du Shah. Il possède un remarquable don de pédagogue.
Son visage, sous une chevelure abondante et grise, est expressif, sa voix est forte et musicale.
La leçon a lieu quelques jours après les dernières élections qui ont vu la victoire de Rohani. Un nouvel espoir est-il permis, trente-quatre ans après létablissement du régime islamiste ?
La langue persane est comme une source qui jaillit. Les poèmes de Hafez et de Saadi sont récités en Iran en toutes circonstances. Dans son livre « le Diwan », Hafez évoque sans cesse le vin de Shiraz, sa ville natale au sud du pays. Après la révolution islamiste, les exégètes du régime ont travesti le sens des images du poète qui célèbrent le vin et lextase, faute de pouvoir détruire ses uvres.
Le manuel utilisé dans le film est celui actuellement en usage dans les écoles. Les représentations de Khomeiny illustrent plusieurs pages. Le professeur propose à son élève de les coller. Mieux vaut sabstenir de les commenter.
image du film I comme IranCommence un jeu qui, subtilement, associe la calligraphie, la matière sonore des mots et leur signification dans le contexte politique et social iranien.
Limage du pain évoque la misère économique de lIran, les millions de jeunes chômeurs qui réclament du pain.
Larbre évoque la potence des exécutions capitales. « Quand on plantait un arbre en Iran, dit le professeur, on disait que le lendemain, on allait exécuter quelquun par pendaison. »Se trouvent confrontés, dans la lecture de cet abécédaire, les portraits de deux régimes antagonistes. À lépoque du Shah, les parents étaient représentés dans les manuels avec des vêtements de ville, la mère ne portait pas de foulard
La main du professeur fut abîmée par la torture. Il a rêvé dun homme qui se cache dans la montagne pour lancer un cri de désespoir. Un chur le rejoint et crie avec lui.
Se succèdent les souvenirs heureux des premières heures de la révolution après la chute du shah et avant la désillusion qui les suivit. La « maison de lespoir » est le titre dune chanson que lon chantait à cette époque partout en Iran. Cette maison denfance fut détruite.
Le professeur se met à chanter lancien hymne national qui lui paraissait si beau. Il a perdu, répète-t-il, le goût de la révolution. Seule demeure la langue qui le console de lexil. Comme celle de son élève, sa maison est aujourdhui sans toit. |
Permalink : |
https://biblios-beloeil-catalogue.net/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=9 |
|